Le chat noir du bûcher au salon

Incarnation du diable, compagnon des sorcières pour certains, porte-bonheur pour d'autres, le chat noir est au centre de beaucoup de mythes et croyances.

La silhouette svelte et mystérieuse du chat noir a toujours hanté les légendes et fait l'objet de nombreuses superstitions. C'est au moyen-âge qu'il acquiert sa sulfurueuse réputation.

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En 1233, le pape Grégoire IX officialise même la chose en déclarant que le diable se cache dans chaque chat noir, et par conséquent dans l'âme de son propriétaire.

 En France, le noir et le rouge représentent les couleurs du diable ; aussi les chats noirs sont-ils souvent rejetés, même encore aujourd’hui, de peur qu’ils n’attirent le malheur. 
Une seule chose pouvait le sauver de cette réputation diabolique: avoir, dans le cou, une touffe de poils blancs que l'on appellait "doigt de DIeu".
Selon certaines légendes médiévales, les morts voués à l'enfer étaient souvent entourés, avant de passer l'arme à gauche, d'une multitude de chats noirs. A l'époque, il ne faisait pas bon en croiser un sur son chemin... Poussés par la peur, les hommes du Moyen-Âge leur firent subir les pires sévices.

L’Inquisition et l’Eglise traquèrent le chat de couleur noir. Elles l’associaient aux sorcières, elles-mêmes victimes de la persécution chrétienne. L’Eglise voulait lutter contre les rites païens, encore très ancrés et inventa le chat démoniaque.
Ce chat symbolisait le monde des ténèbres qui éloignait le bon chrétien du droit chemin. On le soupçonnait des pires forfaits. Il participait à des sabbats mystérieux en compagnie du diable. C’était donc la parfaite représentation de Satan.
A cette époque, il était souvent mêlé à des procès de sorcellerie. Dans le procès des Templiers, il est fait mention d’adoration de Lucifer qui apparaissait à ses adeptes sous la forme d’un chat.

En 1561, un procès eut lieu où l’on accusa des femmes de se transformer en chattes pour tenir leurs sabbats. Ces procès se finissaient toujours par la mort des accusés mais également des pauvres animaux. Ces derniers étaient jugés comme des personnes.
Il est évident que l’Eglise avait trouvé, là, un bouc émissaire idéal pour lutter contre ses ennemis et frapper l’imaginaire populaire qui avait besoin d’une victime en chair et en os pour croire au Malin.

Obscurantisme et cruauté.
Le chat, surtout quand sa robe était noire, attira donc tout au long du Moyen Age un déchaînement de violence. Il devint la victime de la cruauté collective. Dans de nombreuses villes d’Europe, souvent en période de Carême, on organisait des bûchers pour y sacrifier des centaines de chats. Les malheureux chats étaient suspendus par la foule en haut d’un mât, sur le bûcher ou jetés dans des paniers d’osier au milieu du brasier.
Quand le rituel était terminé, chacun prenait une poignée de cendres pour la répandre dans sa maison et dans les champs, afin de se préserver de la disette et des épidémies.
La ville de Metz pratiqua ce type d’autodafé pour les feux de la Saint Jean jusqu’en 1777.
Le roi de France, lui-même, participa jusqu’au 18e siècle à ces autodafés de chats qui se déroulaient sur la place de Grève. Le roi devait enflammer le tas de fagots au-dessus duquel était accroché un sac rempli de chats.

Le martyr public des chats ne fut interdit que sous Louis XV.

L’Europe en plein délire

Cette cruauté stupide envers les chats ne concerne pas que la France. A travers toute l’Europe, des rites sacrificiels étaient organisés.
En Belgique, le sinistre « Kattenstoët » ou « jets de chats » , à Ypres en Flandre Belge, s’est poursuivi jusqu’en 1817. Le bourreau jetait du haut de la tour trois chats vivants. Si l’un des chats survivait à la chute, il était poursuivi par la foule hystérique jusqu’à ce que mort s’ensuive. Encore aujourd’hui, il existe la fête du chat triennale, le « kattenstoet », le deuxième dimanche de mai, dont le clou du spectacle est le lancement de chats du haut du beffroi par le bouffon … heureusement maintenant ils sont en peluche !

La réhabilitation du chat. 

Sous Louis XV, les chats régnaient en maîtres, à tel point que le souverain installa spécialement un coussin de velours rouge dans son cabinet du Conseil pour son angora blanc nommé Brillant. Un animal « d’une grosseur prodigieuse, très doux et très familier », nous rapporte la chronique, qui ronronnait en écoutant les ministres débattre des questions politiques…
Jean-Baptiste Oudry a également peint un portrait officiel du chat noir de Louis XV : « Le Général », son deuxième chat favori
En Europe, c’est au 18e siècle que les mentalités commencent à évoluer lentement. Cette évolution est sans doute due à l’importation d’Orient de chats Angoras et Persans dont étaient friands les nobles de la cour à Versailles. Louis XV avait une passion pour les chats et cet engouement s’étendit au royaume.

En 1765, on fonde l’école vétérinaire de Maisons-Alfort (ENVA) C’est une véritable révolution car l’idée de soigner un animal est tout à fait nouvelle.
La multiplication du nombre de races de chats domestiques est un phénomène récent qui remonte à peine à une centaine d’années.

L’étude du monde animal marque la fin de plusieurs siècles d’obscurantisme où l’animal était méprisé et sans âme.

 

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-"Le Général" peint par Jean  Baptiste Oudry - peintre français (1686-1735)

Légende de la Saint Jais
C'est à partir du XIV° siècle que le chat commença à être associé à Satan et aux flammes de l'Enfer. A cause de leur vision nocturne, et leur besoin de sommeil dans la journée les chats furent considérés comme des créatures diaboliques.
On croyait qu'ils avaient neuf vies et qu'ils étaient les animaux de compagnie des sorcières. De nombreux félins furent jugés et condamnés au bûcher. A cette époque, posséder un chat (surtout s'il était noir.) était passible de la peine de mort.
Jais était noir et il fut arrêté alors qu'il cherchait sa pitance autour de l'abbaye de Chat Roux connue pour la qualité de ses mulots. Le jour même, 3 Mai 1347, Jais , à la suite d'un jugement inique, prononcé par un tribunal composé exclusivement d'humains en robe longue, fut condamné au bûcher avec un chat roux et un noir et blanc qui n'avaient rien à faire là, mais qui furent condamnés comme complices.

Alors qu'il tombait dans les flammes Jais invoqua Irusan, le grand chat celtique.
Irusan eut pitié de lui et de ses compagnons et décida que les chats retomberaient sur leur pattes et sauteraient très loin des flammes avant même d'être touchés par elles. Mais Irusan n'en resta pas là. Pour punir les humains de leur cruauté, il décida qu'aucun chat ne chasserait plus les rats jusqu’à nouvel ordre.
C'est ainsi que les rats porteurs du virus de la peste noire, purent propager la maladie à travers toute l'Europe de 1347 à 1350.

Quand les humains se furent repentis, Jais, dont la bonté est unanimement reconnue par toutes les espèces (sauf les humains et les mulots), demanda à Irusan de lever l'interdiction et les chats recommencèrent à chasser les rats , mettant rapidement fin à l'épidémie.

Jais est donc considéré par les chats, comme celui qui mit fin aux persécutions en 1350 et a été "chanonisé" 50 ans plus tard, comme c'est la règle. Comme il a préféré quitter le région on ne connait pas la date exacte de sa mort, alors, on le fête le 3 Mai, jour anniversaire de son procès.

On va même jusqu'à en faire une sorte d'avatar maléfique de la féminité et un symbole de la sexualité. Ses dents sont chargées de venin, ses poils renferment un poison mortel et ses yeux sont capables d'envoûter n'importe quel être humain. Les hommes nourrissent à son égard un sentiment mêlé de haine et de crainte. Ce serait pour venger un chat noir maltraité par son maître que le diable envoya en 1903, une énorme tempête qui ravagea les côtes du Finistère (Bretagne).

Selon certaines légendes médiévales, les morts voués à l'enfer étaient souvent entourés, avant de passer l'arme à gauche, d'une multitude de chats noirs. A l'époque, il ne faisait pas bon en croiser un sur son chemin...Poussés par la peur, les hommes du Moyen-Âge leur firent subir les pires sévices.

La Saint Jais C'est à partir du XIV° siècle que le chat commença à être associé à Satan et aux flammes de l'Enfer.A cause de leur vision nocturne, et leur besoin de sommeil dans la journée les chats furent considérés comme des créatures diaboliques.
On croyait qu'ils avaient neuf vies et qu'ils étaient les animaux de compagnie des sorcières. De nombreux félins furent jugés et condamnés au bûcher.
A cette époque, posséder un chat (surtout s'il était noir.) était passible de la peine de mort.
Jais était noir et il fut arrêté alors qu'il cherchait sa pitance autour de l'abbaye de Chat Roux connue pour la qualité de ses mulots.
Le jour même, 3 Mai 1347 ,Jais , à la suite d'un jugement inique, prononcé par un tribunal composé exclusivement d'humains en robe longue, fut condamné au bûcher avec un chat roux et un noir et blanc qui n'avaient rien à faire là, mais qui furent condamnés comme complices.

Alors qu'il tombait dans les flammes Jais invoqua Irusan, le grand chat celtique.
Irusan eut pitié de lui et de ses compagnons et décida que les chats retomberaient sur leur pattes et sauteraient très loin des flammes avant même d'être touchés par elles.
Mais Irusan n'en resta pas là.
Pour punir les humains de leur cruauté, il décida qu'aucun chat ne chasserait plus les rats jusqu’à nouvel ordre.
C'est ainsi que les rats porteurs du virus de la peste noire, purent propager la maladie à travers toute l'Europe de 1347 à 1350.

Quand les humains se furent repentis, Jais, dont la bonté est unanimement reconnue par toutes les espèces (sauf les humains et les mulots), demanda à Irusan de lever l'interdiction et les chats recommencèrent a chasser les rats , mettant rapidement fin à l'épidémie.

Jais est donc considéré par les chats, comme celui qui mit fin aux persécutions en 1350 et a été chanonisé 50 ans plus tard, comme c'est la règle.Comme il a préféré quitter le région on ne connait pas la date exacte de sa mort, alors, on le fête le 3 Mai, jour anniversaire de son procès.

Les pouvoirs magiques du chat noir pouvaient cependant parfois être bénéfiques. Ainsi, en Bretagne, arracher les rares poils blancs d'un chat noir pouvait faire de vous un homme riche. Dans le Boubonnais, on raconte que, les soirs de pleine lune, une chatte noire croisée sur le bord de la route pouvait donner au voyageur chanceux une bourse pleine d'or.

Emblême du mouvement anarchiste de par son caractère fier et indépendant, ile chat noir devint l'enseigne du célèbre cabaret «Le Chat Noir» fondé à Montmartre en 1881, regroupant de nombreux talents de l'époque : chansonniers, dessinateurs, poètes, lesquels se distinguaient par leur liberté d'esprit et leur impertinence. Si vous passez par Paris, sachez que le restaurant Le Chat Noir, situé boulevard Clichy, n'est pas l'établissement d'origine fondé par Rodolphe Salis et fermé après son décés en1897.

L'actuel restaurant  68 Bd de Clichy est faussement baptisé "Le Chat Noir 1881" car celui de 1881 se trouvait Bd Rochechouart.
Juste à côté se trouve le "Chat Noir Design Hôtel" entièrement rénové et que j'ai connu "dans son jus" avec les fils électriques torsadés pendouillant dans la douche (entre autres). Les normes n'étaient pas celles de nos jours; les contrôles non plus à en croire l'état de vétusté. Mais j'avais absolument tenu à y passer une nuit....

Le cabaret du Chat noir en 1881- Bd Rochechouard
Devanture du 1er Cabaret du Chat Noir - 84 Bd Rochechouart - PARIS Montmartre

Rodolphe Salis avait tordu le cou à la vieille peur médiévale du chat noir, qui symbolisa dès lors l'esprit, l'intelligence et l'humour satirique. Les chats noirs avaient bien besoin de cette réhabilitation !

Même si les chats noirs ont réussi à gravir pébiblement l'échelle de l'estime populaire, il n'en reste pas moins les plus délaissés dans les refuges à cause de leur couleur. Combien de fois ai-je entendu «Ah non ! Pas un chat noir ! ». Ils sont pourtant si attachants....
Le chat noir, qu'il soit craint ou adulé est décliné sous toutes les formes, dans la mode, la décoration, les livres, les bandes dessinées, etc. car il y a heureusement des passionnés !  Mais la superstition stupide demeure en sourdine.

Il est arrivé qu'on me demande : «mais pourquoi as-tu des chats noirs ?» ...Parce que je les aime pardi !  Il y a parfois des gens comment dire....stupides ?
Comme disait Marc Twain : 

«Si l'on pouvait croiser l'homme et le chat, ça améliorerait l'homme mais ça dégraderait le chat»

Leonard de vinci

Vous pouvez voir des photos de célébrités qui aiment les chats noirs  ici

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